Conférence « Douleur et émotions »

Publié le 22 mars 2011 par facilavi

Dans le cadre de la journée portes ouvertes qui s’est tenue à l’hôpital de Rambouillet concernant le traslide de présentation "Douleur et émotions"itement des douleurs, le Docteur Serra,  responsable du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur (consultation  douleur) et du Comité de LUtte contre la Douleur du CHU d’Amiens a fait un exposé, suivi de questions / réponses sur le sujet « Douleur et émotions ».

Cette conférence s’est articulée en 4 parties :

  • Qu’est-ce que la douleur ?

La douleur est rattachée au corps, elle est, comme chaque personne, unique. Elle est liée à la maladie mais aussi aux contextes social, culturel, psychologique et à la personnalité de chacun.

La douleur « c’est quand la personne dit que ça fait mal » (précision amicale du Dr Falkman, responsable du CEDT de Rambouillet, organisatrice de cette journée)

  • Quels sont les rapports entre douleur et émotions ?

Les émotions ont définies comme une façon de faire sortir nos pensées, de leur donner une coloration, une tonalité.

Du point de vue affectif, une douleur aiguë déclenchera de l’anxiété alors qu’une douleur chronique s’accompagnera parfois d’anxiété et de dépression.

La personne qui souffre va également mettre en oeuvre des comportements d’évitement, et d’apprentissage. Elle va aussi porter une attention plus ou moins grande à sa douleur.

Ces émotions sont liées aux attitudes et croyances de la personne qui souffre et de son entourage.

  • La douleur peut-elle entraîner des troubles de l’émotion ?

La dépression se caractérise par de la tristesse, de la difficulté à éprouver du plaisir, par un ralentissement, parfois de l’angoisse et des idées de suicide et également par des symptômes somatiques dont la douleur.

20% des personnes qui souffrent de douleurs chroniques souffrent aussi de dépression caractérisée et 16% des personnes qui souffrent de douleurs chroniques ont des idées de suicide.

L’anxiété est définie comme une attente inquiète. Elle peut être normale, en réaction à un événement, par exemple, mais elle peut aussi être pathologique de par son intensité ou dee par ce qui la déclenche.

En cas de douleurs chroniques, la personne qui souffre est beaucoup plus fréquemment sujette à l’anxiété qu’une personne qui ne souffre pas de cette façon (19% contre 5.7% dans le cours de la vie).

  • Traiter les émotions associées pour mieux traiter la douleur.

Pour traiter les douleurs, il est nécessaire d’en traiter chaque composante, y compris psychologique. Le Dr Serra a donné ici l’exemple de patients sous morphine. Ceux qui ont le contrôle sur leur dose grâce à une petite pompe en consomment moins que ceux qui n’ont pas cette possibilité.

L’anxiété des personnes pourra être traitée grâce à du soutien psychologique, de la relaxation, des médicaments. Quant à la dépression, on fera également appel aux médicaments et à la psychothérapie.

Les dimensions psychologiques de la douleur peuvent répondre aux traitements psychologiques, psycho-corporels (relaxation, sophrologie, hypnôse, yoga, méditation), corporels (kinésithérapie, tai chi, TENS – neuro-stimulation électrique transcutanée-) et médicamenteux.

Il est également important d’interroger les croyances des personnes qui souffrent afin de les aider à se distraire de leur douleur, de trouver des stratégies et des moyens pour pouvoir « faire avec ». Il faut aussi travailler, avec la personne, sur ses comportements : les activités, les exercices possibles pour aller le plus vers des comportements de « bonne santé ».

  • En conclusion,

le Dr Serra insiste sur la nécessité de comprendre la douleur et la dimension psychologique qui l’accompagne et sur l’importance, en cas de douleurs chroniques, de définir des objectifs réalistes et partagés avec la personne qui souffre.

 

 

Publié dans: L'accompagnement


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